Vous êtes-vous déjà interrogés sur les raisons qui motivent les un(e)s et les autres à s'engager à défendre le peu de droit que nous a laissé ce gouvernement dans les entreprises?

Pour celles et ceux qui ont renoncé à se battre, l'intransigeance du patronat, l'isolement dans le travail et la peur des représailles sont souvent les moteurs principaux de ce renoncement et si l’engagement est essentiellement syndical dans l'entreprise, c'est bien parce que, pour pouvoir agir dans cet environnement, seuls des syndicats ont légalement le droit de s'opposer aux projets de la direction en bénéficiant d'une "protection" pour éviter les mesures de rétorsion à leurs actions.

Pour nous CFDT, CGT et SOLIDAIRES, il s'agit en premier lieu de défendre les intérêts des salariés de BT Services car le rapport de force avec le patronat est loin de leur être favorable. Nos actions sont centrées autour du maintien de l’emploi, des conditions de travail décentes, sécurisées et dignes, et d’une redistribution équitable et dans les temps de l’argent des oeuvres sociales qui, versé par l’employeur, vous appartient.

Nos moyens d’action sont financièrement limités, mais nous nous attachons à une communication régulière avec vous par voie de tract ou d’Assemblée Générale, une collecte des doléances individuelles et collectives, notre participation aux réunions des IRP pour y porter nos revendications, une collaboration avec l’inspections du travail / la médecine du travail si besoin, la recherche et le mandatement d’experts aussi bien financiers que sociaux, et enfin en dernier recours la saisie des tribunaux compétents.

Dans ces conditions, notre bilan est plutôt encourageant : nous avons su négocier le PSE 2013 aux conditions plutôt avantageuses, nous avons porté un coup d’arrêt au projet de vente de Compute à Solutions30, nous avons fait mener différentes enquêtes aussi bien financières que sur les risques psycho sociaux, nous avons monté plusieurs dossiers prud’homaux pour des salariés injustement licenciés, etc.

Pendant ce temps, d'autres OS optent pour un rapprochement constant avec la direction et soutiennent ses projets (RCC, retard des élections professionnelles, participation aux côtés de la DRH à une Commission sur les "risques Psycho Sociaux" créés par cette même direction) le tout en ne vous soutenant pas en cas de risque de perte d'emploi. Ceci n'est pas notre façon de vivre le syndicalisme, surtout que le silence de leur communication n'est rompu qu’à l’approche des élections qui plus est pour vous servir des mensonges ! En effet, voici notre analyse du document intitulé «Stoppons la casse !!!» reçu il y a quelques jours.

Sur la forme d'abord : Lors du tour de France de l’une de ces OS, sponsorisé par la direction, le délégué syndical fait croire aux salariés qu’il a tout fait pour empêcher les suppressions de postes et la RCC, mais que cela devient inévitable et que le seul moyen de s'en prémunir est de se présenter sur sa liste aux prochaines élections CQFD. C'est tellement gros que cela peut prêter à sourire, mais c'est triste surtout de constater que ce syndicaliste utilise la peur et la cupidité qu'il attribue aux salariés pour tenter de grossir ses maigres rangs.

Il est également incohérent de constater que l’autre organisation syndicale associée à sa publication, a voté dans toutes les instances les mandats pour aller en justice, après avoir entendu lecture des déclarations, pour ensuite dénigrer l’action en cours ... opportuniste jusqu'au bout.

Sur le fond ensuite : L’action que nous menons a bien pour finalité de stopper la casse sociale à BT Services, stopper les licenciements de masse déguisés, stopper la prolifération de risques psycho-sociaux et contraindre l'employeur à préserver la sécurité aussi bien physique que mentale de ses salariés.

Malheureusement, les lacunes de ces syndicats en termes juridiques, leur permettent d'affirmer des contres vérités : Il est impossible d'aller individuellement en justice contre la société avec laquelle une rupture conventionnelle est signée. Quant aux supputations d'un PSE à 96 personnes, sauf à penser que ces OS sont dans les secrets de la direction, nul ne peut l'affirmer et nul ne peut présager des conditions monétaires dans lesquelles cela pourrait se réaliser.

Pour ce qui est de l'épouvantail financier avancé dans leur tract, précisons que les pénalités financières régulièrement infligées par le Tribunal à la direction sont le seul argument que cette dernière peut accepter parfois d'entendre pour exécuter de mauvaise grâce les décisions de justice, or sauf à insinuer que ces OS détiennent des informations secrètes, il n'est démontré aucune corrélation entre ces pénalités et nos rémunérations.

Ce que ces syndicats oublient de vous dire, c'est que le CICE est un crédit d’impôts aux entreprises pour favoriser l'emploi payé par nous, contribuables. BT l'utilise pour favoriser l'emploi ... en Hongrie et chez ADP en y délocalisant la plupart de ses services administratifs. Il est de notre devoir de dénoncer ces pratiques et stupide d’espérer un quelconque ruissellement vers les salariés de ce «pognon de dingue».

Pour finir, si les syndicats CGT, CFDT, et Solidaires sont effectivement majoritaires dans les différentes instances, c'est en grande partie dû aux défections des adhérents et élus d’un syndicat 100% Toulousain, qui n'étant plus en phase avec l'actuel délégué syndical central (et sa lune de miel avec la direction), ont préféré rejoindre des centrales plus combatives, de ce fait, les secrétaires de ces instances ne font que retranscrire l'idée majoritaire et en aucun cas imposent leurs choix.

Pour ces raisons, voter pour ces syndicats trop près du patron, c'est donner un chèque en blanc à la direction ! C’est accepter les réductions d'emplois voulues par l’actionnaire et cautionnées par ces syndicats, c'est peut être aussi encourager des réductions de salaires, des réductions de congés et de RTT, des augmentations d'heures de travail que les lois El-khomri et Macron permettent dorénavant et que ces syndicats, dans leur soif d'être plus réformistes que le patronat, n'auraient aucun scrupule à signer.

Dans ces temps où la rue semble reprise par des luttes élémentaires pour la survie des pauvres, il devient indispensable de se mobiliser.