Avez-vous suivi la saga des élections à BT Services ?

Si vous avez manqué le début :

Un beau matin du printemps de l'an 2017, alors que les mandats des élus arrivent à expiration, la direction initie le renouvellement des 2 CE, du CCE, des DP et des CHSCT. La vie est belle et tout le monde s'apprête à signer, tout le monde ?

Non ! 2 syndicats (en l'occurrence la CGC et la CFTC) font volteface l'après-midi : toujours plus avides de poste en ile de France au détriment de la région et contestent la répartition existante.

Qu’à cela ne tienne, la direction en profite donc pour rétracter l'offre et renier l'existence de 2 établissements. S'ensuivent de longues péripéties judiciaires qui permettent perfidement à la direction d'attendre la publication des lois antisociales dites "Macron" pour imposer aux organisations syndicales la formule allégée du CSE.

Lorsque les négociations reprennent enfin, le mandataire social (le DRH en chef) décide, à la surprise générale, "d'ouvrir ses chakras" (dixit) et de garantir l'existence de 2 établissements quelle que soit l'issue des tribunaux en cours ! Toutes les organisations syndicales négocient, et la CFDT, La CGT et Solidaires sont force de propositions, (Notamment la présence de représentants de proximité sur tous les sites) … Propositions qui sont curieusement acceptées avec une facilité déconcertante … La confiance serait-elle revenue ?

Que nenni ! Par une froide journée de décembre 2018, le mensonge éclate au grand jour : ce sera 1 seul et unique CSE malgré l'engagement de parole.... Désabusés et outrés de cette parole reniée, la CFDT, la CGT et Solidaires n'ont pas d’autre choix que de se soustraire de cette nouvelle mascarade, ce qui n’est pas le cas des 3 autres syndicats représentatifs qui voient le sacrifice d'un CSE région comme l'occasion de grappiller 0,2% de dotations supplémentaires. Les signatures promises par ces syndicats n'auront pas suffi à emporter la double majorité requise pour faire gagner la direction et la saga continue ...

{{CLIN D’ŒIL Les organisations syndicales CFDT, CGT et Solidaires sont toujours constructives et ouverte aux négociations lorsque la loyauté de tous les partenaires est avérée, mais refusent d'être invités au « diner de C.. » ce qui n’est pas le cas de tout le monde ! }}

La critique de la rédaction :

Pourquoi la CFDT la CGT et Solidaires soutiennent elles le principe de 2 établissements ?

D'une part parce que, sans préjuger de la décision future du tribunal de Courbevoie, saisi une fois de plus par la direction, les organisations syndicales tiennent une décision de la DIRECTTE qui prévoie 2 établissements à BT Services ... et que M.Egretaud qui nous avait promis publiquement 2 établissements avant de se dédire va peut-être se rendre compte que "mentir n'est pas correct".

D'autre part, parce qu'il est important que la Région soit spécifiquement représentée. En effet, nous avons constaté que celle-ci est gérée de manière "spéciale" par la direction. Notamment que plus aucun effort commercial n'y est fait et que dans différents documents présentés par la direction (notamment le projet d'accord RCC) les salariés et les postes en région sont ciblés pour être rayés de la carte.

Ces constatations faites, les salariés régionaux doivent pouvoir organiser la défense de leurs emplois, contrer les tentatives de dépeuplement voulues par la direction et saisir les tribunaux le cas échéant. Ces actions pourraient être menées par un CSE région qui, dans la première mouture des accords préélectoraux, comportait 10 membres titulaires autonomes dotés d'une capacité juridique et d’un budget propre.

Dans la dernière mouture de ces accords proposée déloyalement par la direction, et qui n'a pas emporté la majorité, l'ensemble de BT Services ne serait représenté que par un seul CSE composé de 15 titulaires issus de l'ile de France et 5 titulaires issus des régions. Dans ces conditions, la région n'aurait ni l'autonomie, ni la majorité pour organiser la défense de ses emplois, et, dans le cas improbable où une majorité d'électeurs seraient amenés à succomber au chant des sirènes financières susurrées notamment par FO et la CFTC (les fameux 0,2% dont ils sont si fiers), l'unique CSE tomberait aux mains de syndicats ayant prêté allégeance à la direction. Les régions seraient alors vraisemblablement, après quelques simulacres de négociations bienveillantes, jetées en pâture à pôle emploi.

Dans ce mauvais scénario catastrophe, c'est l'ensemble des salariés, d'où qu'ils soient, qui seraient dans l'insécurité, car forte de sa réussite à terrasser la région sans aucune résistance syndicale, il y a fort à parier que la direction poursuivrait sa dynamique guerrière envers d'autres services et d'autres salariés bien sûr...

Que chacun se réveille pour que cette série B ne soit qu'un mauvais cauchemar !